3.5.06

Un Ami Parfait

"Bonsoir, c'est l'histoire d'Antoine de Caunes, journaliste, qui après un traumatisme crânien, a perdu 60 jours de mémoire. C'est une double enquête, un véritable thriller. Que s'est-il passé pendant ces 60 jours? Quel est le mystère sur lequel le héros a enquêté précédemment son accident? C'est un film politique sur l'industrie agro-alimentaire, plus précisément sur le chocolat, c'est pour ça que je l'ai tourné en Suisse."

Ainsi m'a été présenté ce film par François Girod, un mardi soir de fin Avril.

Bon bah on va voir…

D'abord, il neige en suisse, c'est joli, ça fait de belles images. Antoine de Caunes se défend plutôt bien dans un rôle de torturé.

Le scénario par contre est soit bien mal écrit, ou alors bien mal rendu au montage, les relents de mémoire sont intégrés directement à la trame de narration, si bien qu'on a du mal à savoir si c'est le personnage qui se souvient ou si c'est le réalisateur qui nous montre ce qui s'est passé. Le tout est confus. La théorie du complot des dirigeants de l'Agro prend forme, le personnage a l'air de s'y retrouver, de comprendre petit à petit d'où il revient alors que moi ben ça va bien faire 40 minutes que je pige plus rien, que la musique me casse les oreilles (un seul et unique morceau très néo-classique).

Tiens une femme nue qui danse. Elle se retrouve dans le lit de l'amnésique en un rien de temps. Pourquoi? Alors que sa femme, qu'il appelle tout le temps, n'est autre que Carole Bouquet, misérable scripte sur un tournage ailleurs en Suisse.

Et le titre alors? C'est qui cet ami si parfait ? Eh bien c'est justement l'ami d'Antoine. Ancien gay qui finalement s'est fait la femme et la maitresse de l'amnésique, qui lui cache plusieurs choses.

Et puis j'ai totalement décroché, je me serai enfui plus tôt, si je n'étais pas si confortablement installé dans la rangée du milieu, dans l'axe, avec des tas de gens, de journalistes, de photographes… Ainsi qu'une vieille grabataire, ne tenant plus sur ses jambes, à qui on avait eu la joyeuse idée de réserver une place juste devant moi (donc dans l'axe, au milieu) sur une rangée aussi pleine qu'un car de colonie de vacances se dirigeant sur la Bourboule. (les phrases longues c'est marrant, mais après tout le monde se perd, comme dans le film..) Donc elle arrive, elle a l'air un peu aveugle, elle commence à gravir les marches et là le machiniste, qui aimerait bien sortir pour aller se fumer sa clope tranquille, éteint les lumières. Le salaud. Elle trouve finalement sa place.

Après cette petite digression, revenons au film. Un film confus, comme son histoire. La musique est affreuse. La photo est pas mal, les paysages enneigés c'est toujours joli. Les acteurs sont pas tous top. Bouquet est assise sur sa beauté, elle a 3 scènes, toujours plan serré sur son visage. Bref la seul chose positive c'est la théorie à l'encontre de l'agro-industrie qui sous-entend que grâce à la directive européenne autorisant le remplacement des graisses végétales par des graisses animales dans la confection des confiseries, les prions, ces protéines vectrices de Creutzfeld-Jakob, peuvent se retrouver dans les barres chocolat et autre lait pour enfant. Une théorie qui a le mérite de faire peur, de soulever une véritable question, mais qui finalement n'est pas développée plus que ça (une phrase tout au plus).

Pour un film politique, on peut faire mieux.

Dommage, ça aurait pu être bien.

8.3.06

Bubba Ho-Tep

Elvis est vieux et malade. Ça fait des années qu’il ne bande plus. Il y a même une sorte de gros bouton plein de pus au bout de son cierge. Et ça, ça le mine le King.

Elvis « King » Presley est blasé de sa vie de star, il se sent pressé comme un vieil agrume rendant sa dernière goutte, alors il décide de rendre visite à son plus grand fan et au meilleur King bis, Sébastien Haff.

La présence du King.
La rencontre entre le fan et l'idole

Il lui propose un marché, Sébastien devient le King (son rêve) et le vrai devient Sébastien, les deux signent un contrat, malheureusement lors d'un BBQ au kérosène la preuve de l'existence du King part en une magnifique explosion. Peu de temps après le voilà sur scène se donnant à fond, devant un parterre d'hystériques, regardant le King imitant un imitateur du King. Et là c'est le drame : un saut, une mauvaise réception et c'est la hanche sacrée qui craque.


Un matin, au réveil, son voisin de lit, meurt dans une quinte de toux affreuse dans une position qui rappelle l'œuvre de Michel-Ange (la création d'Adam, la chapelle Sixtine) avec dans le rôle de dieu : Elvis himself.

Grâce à ça, Elvis va pouvoir regarder sous les jupes des filles (alors là tel que c'est amené vous comprenez pas et je dis c'est normal, mais je vais pas tout raconter non plus).

Le soir même mamie la voleuse, après avoir piqué les lunettes d'une autre, se fait agresser par "a fucking big bug !" Le lendemain après une séance de massage pubien, Elvis rencontre aussi un gros cafard (qui est un scarabée, mais comme il l'explique plus tard, il ne sait pas reconnaître les insectes) et le tabasse avec son urinoir portable en zinc. "Oh mamma.

"

Il décide de faire part de ses observations à JFK aka Jack (Ossie Davis décédé le 4 février dernier) personnage que l'on pourrait qualifier de doux dingue, il a survécu à Dallas, on lui a enlevé son cerveau qui, resté dans le formol à DC, continue de faire fonctionner sa tête grâce à des ondes alpha, et remplit sa tête avec du sable. Logique. Et pour annihiler tout soupçons sur la relative plausibilité de la théorie, les services secrets l'ont teint entièrement en noir. Ensemble ils vont découvrir, par divers indices dans les chiottes, comment la momie, car c'est bien une momie, a débarqué dans le coin et comment se nourrit-elle ?

Le film est soutenu par les personnages, qui ont tous un caractère bien particulier, et par les dialogues mirifiques such as :

JFK: He had me on the floor. I had his mouth over my asshole!
Elvis: A shiteater?
JFK: I don't think so. He was after my soul. Now you can get that out of any major orifice of a person's body. I read about it.
Elvis: Oh, yeah? Where, man? Hustler?

Bubba Ho-Tep: [redevient conscient, se lève et parle en Egyptien] Eat the dog dick of Anubis, you ass-wipe!

Alors que le film souffre d'un rythme asynchrone, certains passages s'enchaînent parfaitement, avec vitesse et d'autres sont beaucoup plus lents. Je trouve qu'il est divisé en deux parties distinctes, une sur la présentation des personnages, et l'autre sur la chasse à la momie. Certes il n'y a pas vraiment de raison à ne pas le faire, c'est un film série Z avec Elvis Vs The Mummy mais dans la première partie on sent comme un message, une dénonciation des hospices et autres anti-chambres du dernier voyage. Le mythe de la faucheuse, la peur de mourir seul baignant dans ses productions rectales. La libido des vioques, les infirmières dégoûtées, la folie de la déchéance. Bref des thèmes couillus.

Bruce Campbell campe ici un Elvis en fin de vie très rock n' roll, il a dit stop à la drogue et à l'alcool, mais pas aux femmes, il se sent investi d'une mission de protection et tentera de la mener à son terme. Il est surtout très drôle. Le film est estampillé horreur, alors qu'il est plutôt comique grâces aux répliques et surtout à l'utilisation ultra kitch des effets spéciaux et de la momie. Maintenant, j'ai quand même sursauté une fois, j'ai toujours un peu honte de sursauter au cinéma je sais pas pourquoi, mais à chaque fois c'est parce que le son me surprend, sans le son je crois pas que ça m'aurait fait autant d'effets.

Ce film est un délice, le temps s'est envolé, les pensées du King sont merveilleuses, et personne ne saura jamais si c'était lui ou Sébastien qui combattit cet ange de la mort.

13.2.06

Hoodwinked

Bon alors je vous vois venir : un nouveau film pour les mômes, en 3D, après l’histoire du gros Ogre vert, ton bidule sent le re-bouillit. Et là je vous répondrai oui mais non !

Red, petite fille tranquille s'en va voir sa grand mère à l'autre bout de la forêt. Elle est heureuse, elle fait de la musique en disant au monde la joie qui l'habite. Bref nous l'avons tous repéré, elle est la réplique du personnage de l'histoire enfantine lue et re-lue dans les maisons qui ont abrité nos vies lors de nos jeunes âges.

Seulement voilà, dans le film, Red, sa grand mère et les autres n'ont pas les rôles que l'on imagine. Un terrible bandit soustrait aux habitants de la forêt leur formules de pâtisseries. Nous sommes dans un monde de fairy tales, un loup qui se ferait bien un rôti d'agneau, un petit mammifère friand de noisettes totalement barré, un travailleur de bois forestier tyrolien abruti qui auditionne pour des pub de pommade, un vieux goat marqué d'un terrible sort qui l'oblige à yodlliler toute parole et une grand-mère tatouée.

La narration se déroule au travers des interrogatoires menés par la grenouille Flippers. Un fait amène plusieurs témoignages : lorsqu'un arbre tombe, il y a mon histoire, votre histoire et l'histoire de l'arbre.

Un bout de temps est passé avant que je réalise que je me suis fait emporter dans le film, phénomène qui ne m'étais pas arrivé depuis pfff longtemps. Je ne veux pas en parler plus, je détruirai les surprises.

Un film qu'il est bien, qu'il est drôle, à voir en VO, pour goûter aux différentes subtilités. Pas mal d'effets Matrix (pour l'humour), et une bonne dose d'extrême. Vive la grand-mère, moi qui n'aime pas les vieux, qui ne veux pas le devenir (pas de retraite, pas de raison de devenir vieux) j'l'adore.

Pour des raisons de style le texte que vous avez lu est un texte sensé, et le faire ne fût pas si aisé...

Géométrie Variable

Un soir de Janvier, après une journée de route, je me suis retrouvé près de la ville morte au sud-Est de Paris qui me sert de chambre depuis 5 mois. J’allume la radio, je tombe sur une interview d’un jeune auteur, sur Nova. J’écoute la lecture de quelques extraits, dont l’humour noir provoqua en moi un éclat de rire si long qu’un piéton a bien cru voir sa vie défiler devant ses yeux.

Les différents extraits et le thème principal du livre ayant éveillé en moi une certaine curiosité, je m'empresse de commander le bouquin. Il m'a fallu cinq petits voyages en RER pour le terminer, les pages s'enchaînent à un rythme effréné, la lecture se fait quasiment en apnée, il est très difficile de ne pas rester UHUé dans le livre, comme il aurait pu le dire
ou plutôt l'écrire, car à l'instar de La Disparition (que je n'ai pas lu) ce roman est un lipogramme de la troisième lettre de l'alphabet (*). Ce qui fait de ce roman, malgré son contenu, un texte sensé, mais qui nous permet de lire quelques expressions des plus figurées comme gambader sur le flageolet.

L'histoire : Olivier Grange, né Triangle, au volant de sa voiture, le 31 décembre au soir, tente de rejoindre Périgueux, la pédale des gaz soudée au planché, se jouant des villages, des virages et des mirages. Olivier est en colère. Olivier veut faire payer l'abandon de son père, qui après la naissance de son fils, s'est enfui, a balayé ses traces et s'est rebaptisé Losange.

La géométrie variable.

Les bras tendus sur le volant, le pied sur l'amanite, les baffles hurlent une seule et unique chanson d'un avion sans ailes, la bande magnétique bloquée dans l'autoradio, les yeux lui piquent, à notre héros, et entre deux envies d'explosions, il s'endort. Ses rêves sont plus ou moins les flash-back de sa vie passée, du mensonge de ses parents, « au nom du p'tit ». Olivier est joueur de théâtre, et comme l'est son demi frère. Second fils de son demi père. Son lui que Losange a finalement accepté, après avoir fui le premier. Sa mère, grande reine du Drame, lui a menti aussi, mais elle est restée pour l'aimer, alors ce n'est pas pareil. Le mensonge est le même, elle l'a entretenu, mais il ne lui en veut pas plus que ça.
Le thème du roman est le mensonge sous toutes ses formes, la torture des êtres. Le petit se souvient qu'avant ce monsieur qu'il doit appeler Papa, parce qu'un jour on lui a dit de le faire, il y en avait un autre, une autre odeur, une autre présence, quelque chose que sa mémoire n'avait pas oublié. Sur cette route nationale, olivier repense à sa vie, à sa femme, à son amante, à sa fille, puis son père. L'amour affronte la haine dans un combat sans merci, et la colère gagne, il va lui faire bouffer les chicos par la racine à cet enkugné. Jusqu'où sa course à la vitesse du son le mènera-t-il ? à sa perte, ou bien pourra-t-il renaître après avoir fini son analyse ?

Olivier Bordaçarre
, l'auteur, nous donne ici son premier roman, empli d'humour noir, écrit avec un véritable style. Un livre contenant essai, saynètes, et autres petites histoires. L'auteur s'en va parfois, au loin, dans ses divergences pour le plaisir, et recentre le tir rapidement, pour pas qu'on se perde en chemin, sur cette route de campagne, le dernier soir de décembre.

158p, 14€ chez fayard

(*) Un lipogramme est un texte dans lequel on s'impose de ne pas utiliser une ou plusieurs lettres de l'alphabet.

12.1.06

La mort de Dante Lazarescu

Alors voilà Jeudi dernier (le 5 donc), j’esquive la galette des Rois du grand chef (que je ne connais pas) pour me retrouver à l’UGC des halles (à Paris, aussi appelée la Pute du Grand Nord pour vous autres). Ils m’avaient invité à une avant-première, alors bon du ciné gratuit pourquoi pas. J’avais lu vite fait un résumé sur le net :
Dante Lazarescu, la soixantaine, se sent pas bien. Veuf, en froid avec sa sœur et sa fille. Se retrouve à l’hosto. Primé à Cannes dans un certain regard, film ovni que vous serez heureux de voir.
Je vous l’accorde c’est un rikiki de résumé, mais j’aime pas me spoiler un film avant d’aller le voir.

Bon bah hop là vogue la salière comme on dit.

20 h. J’récupère ma place et le directeur du ciné nous fait une intro micro en main suivi d’une interview rapide du réalisateur et d’une des actrices, je cite : je suis super content de vous accueillir parce que vous êtes très belle (Sic). En gros elle est bonne comme Virginie Ledoyen et il voudrait bien se la prendre en loucedé dans l’ascenseur, mais comme elle comprend pas le Français elle se contente de sourire, genre je comprends pas mais tu m’a l’air d’un vicelard. Il nous dit qu’elle sera très connue en France parce qu’elle a joué dans Lost saison 2. Ca aiguise mon attention tiens elle a joué dans Lost comment elle s’appelle, je me souviens pas d’elle.. Petite recherche googlienne il s’agit de Monica Barladeanu. Connais pas. Et là le réal qui maîtrise une peu le français sors une chose terrible de conséquence : Je vois que la salle est confortable, donc même si le film est ennuyeux, ce qui est voulu vous ne partirez pas avant la fin, enfin j’espère. Quoi ? Qu’est ce qu’il a dit? Il a fait un film chiant et en plus il s’en vante il est taré. C’est bien un Roumain ! Ha oui je vous ai pas dit mais c’est un film de roumain, avec des roumains, en roumain.

Générique. Sur un fond noir, des noms en blanc de Roumain, et ça dure bien 5 minutes. Ensuite on rentre dans le film, un vieux Roumain picole dure dans sa cuisine. Il appelle une ambulance, apparemment il se sent pas bien (bon jusqu’ici on m’a pas menti). Ça a l’air bien crade chez lui, tiens un chat, à un autre, bordel ils sont combien ? Ils ont tous des noms à rester coucher, d’ailleurs c’est leur sport préféré. Et le vieux rappelle l’ambulance, il vomit, il boit, on apprend qu’il a eu un ulcère à l’estomac y a 14 ans mais que ça l’empêche pas de boire ; d’ailleurs c’est bizarre le truc qu’il boit. Le style du réal c’est camera à l’épaule qui tremble un peu (comme si lui aussi il picole grave) et plan fixe sur du vent. Le type est là assis à la table sa bouteille de gnôle dans la main, l’autre sur le ventre en attendant que le téléphone sonne. Et ça dure, ça dure. Il a plus de médocs, alors il va voir ses voisins il vomit du sang sur ces pompes, ils rappellent l’ambulance. Le vieux essaie de garder sa dignité mais c’est de plus en plus dur. Arrivée après 40 minutes depuis le début du film quasiment en temps réel, de l’infirmière. Elle lui fait des piquouses, elle prend ses constantes. Elle décide de l’emmener malgré son haleine chargée. D’ailleurs à quoi il se torpille demande l’infirmière, Mastropol, un truc qu’on fait nous même à base d’alcool pur, de caramel et de Vanille répond le voisin de Dante. Le vieux réagit et hurle Mastropol ! Mastropol ! dans les couloirs. Les infirmiers mettent le vieux dans la vielle ambulance du temps de la Grande Russie. Et c’est parti pour le road trip façon brancard. Petit souci, un chauffeur de poids lourds qui avait reconnu son pote des bancs d’école dans un bus qui passait a voulu aller lui faire une bise mais il avait oublié qu’il était au volant du coup il s’est encastré dans le bus de vacanciers un peu plus tôt sur l’autoroute. Tout les hostos sont plein y a des blessés partout. Les médecins sont sur les nerfs, pourquoi prendre soin d’un alcoolique que l’on a opéré il y a 14 ans d’un ulcère et qui se met KO tout les jours.

C’est à ce moment que l’on comprend le message du réalisateur, montrer la cruauté du système de soins de son pays, la manière dont les médecins se croient supérieur, le mépris de ceux ci pour les malades : tous des alcooliques, des bons à rien, des irresponsables. D’hôpital en hôpital, il y a pas de places pour le vieux qui à une cirrhose et un hématome au cerveau après 4 diagnostics 12 médecins et 4 hôpitaux, le vieux qui s’est pissé, chié et vomi dessus, son état de conscience qui s’évanouit au fil du temps, finit par échouer dans le dernier hosto de la ville, ce fait admettre en urgence après 8h de course à travers la ville et meurs après s’être fait laver par deux infirmières. Ou pas. On sait pas trop en fait parce que le film se termine là. Le vieux inconscient, à poils, allongé sur un brancard, puis noir et générique de fin.

Ce film c’est un peu 2h40 de strip tease (tu te souviens de l’émission de France 3, pas le bar de la route D35 à Putenges) en roumain, ce style de camera tremblotante en plan fixe sur la déchéance d’un homme triste et asservi par le Mastropol. Et puis ce réalisme, on y croit du début à la fin, les acteurs ne jouent pas ils sont. Ils sont odieux, alcoolisés, enfin vrai. Touche de réalisme qui renforce l’idée de documentaire. Et la petite roumaine que le directeur du ciné veux se faire me direz vous, et bien elle a in tout petit rôle de je positionne le malade avec deux boutons pour lui faire passer un scanner, elle est là 10 minutes et quand elle a finit d’appuyer sur les boutons elle va chercher des cafés. Ha bon, alors dans son pays ça c’est son plus beau rôle et au US elle fait quoi alors ? C’est une des hôtesses de l’avion ou alors elle meurt avant le début de la saison, ou bien on la verra dans un flash back ouvrir une porte ?


Bon pour finir, c’est pas un mauvais film, mais c’est pas un super film, je vais pas l’acheter en DVD n’y même le peer2peer-er. Je me suis fait grave chier en le regardant, si je m’étais écouté je me serai barré avant la fin. Mais maintenant avec le recul, je me dis que c’est un film sur la mort et la déchéance de l’être, pour un alcoolique c’est une belle mort bien que douloureuse et sans aucune dignité mais il y a pas vraiment de dignité dans l’alcool.

Je goûterai bien le Mastropol moi. Tiens question pour ceux qui auront tout lu comment s’appelle les habitants de Putenges ?

Les chroniques de Narnia

Les chroniques de Narnia est un film léger d’Heroic Fantasy, à l'univers rempli de créatures mythologiques et d’animaux doués de parole et de charisme sans égal, un monde peuplé exclusivement de bêtes étranges à poils, à cornes ou à sabots.
Seulement voilà une petite teigneuse de Londres, en exile avec sa sœur et ses deux frères dans la campagne anglaise suite à de sombres attaques nocturnes à coups de bombes, trouve une vielle armoire remplie de manteaux de fourrures, et s’y cache tout au fond. Le petit souci c’est qu’il n’y a pas de fond et que la petite tombe comme une Alice dans une forêt recouverte d’un manteau neigeux vieux de cent ans. Là elle rencontre Mr Tumnus, un faune

(soit une sorte de méga mix entre un homme très poilu et un cerf, bipède, torse nu malgré l’hiver et jouant d’un flûte à deux manches au son très doux) Il essai de kidnapper la petite en l’hypnotisant pour la livrer à la White witch, reine autoproclamée de ce vaste monde qu’est Narnia, interprétée par la sublime blonde aux yeux noirs qu’est Tilda Swinton

Alors bon comme toute histoire d’Heroic Fantasyil y a le pouvoir généralement les méchant, et l’opposition armée les gentils, minoritaire mais chez qui les spectateurs se doivent de se retrouver. Ils faut être chez les gentils parce que les méchants son méchants, même si l’on recontre parfois des fan de l’empereur de Star Wars ou bien des followers de Sauron, il est rare de s’apparenter au coté obscure. Alors que là bah même si le Lion, Aslan, Grand commander du groupuscule d’opposition, Grand Sage de la lutte armée et maître en magie +10 à un charisme énorme due à la voix de Liam Neeson et la présence de son second, un centaure sans aucun texte, mais a la classe inégalable, et ben j’ai tendance a préférer la Sorcière Blanche, pour son armée de loups et d’ours polaires, de géants, de trolls et autres créatures démoniaques.
Peut être et sûrement parce que les quatre mioches sont insipides, que deux castors ça fait pas une armée et puis faut pas déconner mais un ours polaire contre une marmotte ben le résultats n’est pas joli, pour ceux qui n’imaginent pas bien ça fait un peu une sorte de tache gluante rouge qui chlingue avec des poils bruns. Et puis the White Witch à un super bâton magique qui transforme en Pierre toute personne n’approuvant pas ses décisions c’est la classe!

Pour en revenir sur l’image qui m’a marqué c’est ce faune au début qui avait tout l’air de ressembler à un satyre genre Pan qui sors une flûte et se met à endormir la gamine, je me suis dit ah bah voilà finalement les satyres restent des êtres qui cherchent à partouzer avec des petites filles, et puis je me suis souvenu qu’au début il y avait écrit Disney.

Trois enterrements

Wouaw trop bien ! Commencer un article comme ça c’est très suicidaire car il est difficile de rebondir mais comment exprimer ma joie à la sortie de la salle obscure autrement que cette phrase emplie d’onomatopées ou par un sourire (ce qui est très littéraire tout autant que radiophonique)


Bon alors l'histoire sans trop en dire parce qu'il faut aller le voir et dépêchez vous parce qu'il est sorti avant les vacances.

Un corps est découvert à moitié enseveli dans le désert du Texas par la Migra (Border Patrol). Ce corps est celui de Melquiades, jeune immigré clandestin, gardien de chèvres, employé par le dernier humaniste du Texas : Pete Perkins (Tommy Lee Jones méconnaissable et surtout avec un accent incroyable, c'est simple je comprends mieux quand il parle espagnol qu'anglais, alors que j'ai jamais fait d'espagnol !!). L'enquête judiciaire est pour le moins inexistante ce qui va pousser Pete à découvrir lui même le meurtrier, et lui faire payer le prix de son action, et par la même occasion lui inculquer la plus belle des leçons celle du respect de l'humain.



Melquiades avait fait promettre à son ami Pete de le faire enterrer dans son hameau natal de l'autre côté de la frontière. Mission que Pete rempliera au nom de son amitié pour Mel.

C'est donc l'histoire d'un voyage entre un cow-boy (un vrai) et un yankee zélé de l'Ohio fraîchement arrivé dans les effectifs de la police des frontières. Ce film est une initiation à la valeur de la vie. La narration décousue inter-mêle présent et flash-back. Et surtout le scénario est d'une solidité, Guillermo Arriaga, a ici écrit une histoire où se mélange la vie de la plupart des protagonistes. Rachel, la serveuse du bouiboui du coin, mariée à Bob depuis.. (pff bob ne se souviens plus très bien douze ans peut être plus), est la maîtresse du Shérif Belmont chargé de l'enquête, ainsi que de Pete (bref une attitude qui lui permettrait d'obtenir le titre tant convoité de la pute du village).

Des situations qui permettent d'obtenir des répliques que je qualifierai de tarantinesques, comme celle ci :
(Note : Le shérif Belmont a des soucis d'érection)
Rachel : C'est pas grave ça arrive. C'est arrivé à Bob.
Belmont : not to me.
Rachel : Bob said that
Rachel : tu pourrais prendre du Viagra
Belmont : Jamais, plutôt allez sucer des routiers
Rachel :Bob said that too.


(je me souviens plus de tout le texte en anglais alors je vous ai mis un mix up)
Plus tard lors d'un autre rendez vous de 5 à 7.

Belmont : …and you don't know where is Pete ?
Rachel : Why should I know ?
Belmont: You fuck him
Rachel: Yeah but we don't talk much.


Barry Pepper qui interprète Mike Norton est génial, il a plein de scènes terribles, comme celle où il prends sa femme en levrette sur l'évier ça dure 10 secondes (pénétration, grimace et éjaculation). Les gimmicks qu'il tire son trop bien et sa femme qui bronche pas (January Jones) les coudes sur le rebord, le visage posé dans la main continue de regarder son soap tranquillou.



Bon j'arrête j'en dit pas plus parce que je vais spoiler et c'est pas bien.
Allez-y c'est mon film préféré depuis le début du mois (même si le mois n'est pas fini, il fera parti du top 5 de 2006)

Wax Tailor - Tales of the Forgotten Melodies

Voici ma dernière découverte de l’année achevée: Wax Tailor. Ce nom me disait quelque chose, un je ne sais quoi de déjà entendu. Peut-être sur Nova, peut-être ailleurs.. Mais c’est surtout le bouche à oreille qui m’a permis de découvrir cet artiste.

Now come back from 10. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4rrr..What's come after 4? Twooooooo..Relax and take a good time.


Tales of the Forgotten Melodies, (sorti en 2005) est un album que je qualifierai de trop bien. Mais je vais détailler un peu. Le premier titre est clairement l'introduction de l'album, Wax Tailor se présente et nous propose de le suivre dans son théâtre musical. Les titres s'enchaînent sans fioritures, ce qui pourrai ressembler à un simple patchwork est en fait une véritable recherche minutieuse de mix, entre phrases de films (Que Sera, j'en parlerai plus tard), de violoncelle, de hip hop, une reprise de Muse, bref un style à part. Tout les titres sont juste géniaux. Que Sera est le morceau qui fait débuter l'ablum, d'ailleurs l'animateur l'annonce : a record of the delightful piece they are going to play this evening.
Tu as déjà du voir le film d'Hitchcock, je me souviens plus du titre, dans lequel un couple se fait kidnapper leur mioche, et à la fin, la maman toute triste, mais stoïque et fière, lors d'une réception, ce met au piano et chante Que sera, que le môme reprend de toutes ces forces du fond du grenier, moment de grande émotion. Bref Wax Tailor, utilise tout au long de son album, son troisième (les deux précédents sont des EP de 2004), plusieurs répliques de films, qui ponctuent parfaitement les morceaux (Hypnosis Theme) Le violoncelle, majestueux, (Marina Quaisse) est effectivement très hypnotique.

Am I free est mon morceau extra-sensoriel de l'album, j'en ai de la chaire de poule tellement l'instrument (j'arrive pas à savoir si c'est une flûte, ou un synthé) est envoûtant. Cette sensation ne mettait pas arrivée depuis Bachelorette de Björk.
Ringing Score est juste super inventif tout comme I don't know.

Our Dance avec la belle voix de Charlotte Savary. it's a story. But that's why am here, to tell you stories. So picture the scene.
Magique.
Pour finir je voudrais te parler de How I feel, la reprise trip hop de Feeling good de Muse. Elle est parfaite, elle redonne une nouvelle dimension à cette chanson que j'ai déjà beaucoup trop écouté.

Culture du sample, des boucles maîtrisées, Planant.

Pour écouter l'album en live vas sur le site www.waxtailor.com

At the count of three you'll awaken and remember nothing. You'll have no memories of this trans feelings. None. You'll not be upset by them. One, you are coming out. Two, you are nearly conscious. Three.

Tales of The Forgotten Melodies - Album CD - 2005 - Lab'Oratoire / Under Cover :
1. Behind The Curtain (Openings)
2. Que Sera
3. Ungodly Fruit
4 Between Fellows
5. Hypnosis Theme
6. Damn That Music Made My Day
7. Where My Heart's At
8. Birth of a Struggle
9. Am I Free
10.Ringing Score
11.I Don't Know
12.Our Dance
13.Stay Tuned
14.Walk The Line
15.A Woman's Voice
16.Don't You Remember
17.How I Feel
18.Behind The Disguise (Closing)

Petit warning: trop de Que sera tue le Que sera! (Merci Ondine)