12.1.06

La mort de Dante Lazarescu

Alors voilà Jeudi dernier (le 5 donc), j’esquive la galette des Rois du grand chef (que je ne connais pas) pour me retrouver à l’UGC des halles (à Paris, aussi appelée la Pute du Grand Nord pour vous autres). Ils m’avaient invité à une avant-première, alors bon du ciné gratuit pourquoi pas. J’avais lu vite fait un résumé sur le net :
Dante Lazarescu, la soixantaine, se sent pas bien. Veuf, en froid avec sa sœur et sa fille. Se retrouve à l’hosto. Primé à Cannes dans un certain regard, film ovni que vous serez heureux de voir.
Je vous l’accorde c’est un rikiki de résumé, mais j’aime pas me spoiler un film avant d’aller le voir.

Bon bah hop là vogue la salière comme on dit.

20 h. J’récupère ma place et le directeur du ciné nous fait une intro micro en main suivi d’une interview rapide du réalisateur et d’une des actrices, je cite : je suis super content de vous accueillir parce que vous êtes très belle (Sic). En gros elle est bonne comme Virginie Ledoyen et il voudrait bien se la prendre en loucedé dans l’ascenseur, mais comme elle comprend pas le Français elle se contente de sourire, genre je comprends pas mais tu m’a l’air d’un vicelard. Il nous dit qu’elle sera très connue en France parce qu’elle a joué dans Lost saison 2. Ca aiguise mon attention tiens elle a joué dans Lost comment elle s’appelle, je me souviens pas d’elle.. Petite recherche googlienne il s’agit de Monica Barladeanu. Connais pas. Et là le réal qui maîtrise une peu le français sors une chose terrible de conséquence : Je vois que la salle est confortable, donc même si le film est ennuyeux, ce qui est voulu vous ne partirez pas avant la fin, enfin j’espère. Quoi ? Qu’est ce qu’il a dit? Il a fait un film chiant et en plus il s’en vante il est taré. C’est bien un Roumain ! Ha oui je vous ai pas dit mais c’est un film de roumain, avec des roumains, en roumain.

Générique. Sur un fond noir, des noms en blanc de Roumain, et ça dure bien 5 minutes. Ensuite on rentre dans le film, un vieux Roumain picole dure dans sa cuisine. Il appelle une ambulance, apparemment il se sent pas bien (bon jusqu’ici on m’a pas menti). Ça a l’air bien crade chez lui, tiens un chat, à un autre, bordel ils sont combien ? Ils ont tous des noms à rester coucher, d’ailleurs c’est leur sport préféré. Et le vieux rappelle l’ambulance, il vomit, il boit, on apprend qu’il a eu un ulcère à l’estomac y a 14 ans mais que ça l’empêche pas de boire ; d’ailleurs c’est bizarre le truc qu’il boit. Le style du réal c’est camera à l’épaule qui tremble un peu (comme si lui aussi il picole grave) et plan fixe sur du vent. Le type est là assis à la table sa bouteille de gnôle dans la main, l’autre sur le ventre en attendant que le téléphone sonne. Et ça dure, ça dure. Il a plus de médocs, alors il va voir ses voisins il vomit du sang sur ces pompes, ils rappellent l’ambulance. Le vieux essaie de garder sa dignité mais c’est de plus en plus dur. Arrivée après 40 minutes depuis le début du film quasiment en temps réel, de l’infirmière. Elle lui fait des piquouses, elle prend ses constantes. Elle décide de l’emmener malgré son haleine chargée. D’ailleurs à quoi il se torpille demande l’infirmière, Mastropol, un truc qu’on fait nous même à base d’alcool pur, de caramel et de Vanille répond le voisin de Dante. Le vieux réagit et hurle Mastropol ! Mastropol ! dans les couloirs. Les infirmiers mettent le vieux dans la vielle ambulance du temps de la Grande Russie. Et c’est parti pour le road trip façon brancard. Petit souci, un chauffeur de poids lourds qui avait reconnu son pote des bancs d’école dans un bus qui passait a voulu aller lui faire une bise mais il avait oublié qu’il était au volant du coup il s’est encastré dans le bus de vacanciers un peu plus tôt sur l’autoroute. Tout les hostos sont plein y a des blessés partout. Les médecins sont sur les nerfs, pourquoi prendre soin d’un alcoolique que l’on a opéré il y a 14 ans d’un ulcère et qui se met KO tout les jours.

C’est à ce moment que l’on comprend le message du réalisateur, montrer la cruauté du système de soins de son pays, la manière dont les médecins se croient supérieur, le mépris de ceux ci pour les malades : tous des alcooliques, des bons à rien, des irresponsables. D’hôpital en hôpital, il y a pas de places pour le vieux qui à une cirrhose et un hématome au cerveau après 4 diagnostics 12 médecins et 4 hôpitaux, le vieux qui s’est pissé, chié et vomi dessus, son état de conscience qui s’évanouit au fil du temps, finit par échouer dans le dernier hosto de la ville, ce fait admettre en urgence après 8h de course à travers la ville et meurs après s’être fait laver par deux infirmières. Ou pas. On sait pas trop en fait parce que le film se termine là. Le vieux inconscient, à poils, allongé sur un brancard, puis noir et générique de fin.

Ce film c’est un peu 2h40 de strip tease (tu te souviens de l’émission de France 3, pas le bar de la route D35 à Putenges) en roumain, ce style de camera tremblotante en plan fixe sur la déchéance d’un homme triste et asservi par le Mastropol. Et puis ce réalisme, on y croit du début à la fin, les acteurs ne jouent pas ils sont. Ils sont odieux, alcoolisés, enfin vrai. Touche de réalisme qui renforce l’idée de documentaire. Et la petite roumaine que le directeur du ciné veux se faire me direz vous, et bien elle a in tout petit rôle de je positionne le malade avec deux boutons pour lui faire passer un scanner, elle est là 10 minutes et quand elle a finit d’appuyer sur les boutons elle va chercher des cafés. Ha bon, alors dans son pays ça c’est son plus beau rôle et au US elle fait quoi alors ? C’est une des hôtesses de l’avion ou alors elle meurt avant le début de la saison, ou bien on la verra dans un flash back ouvrir une porte ?


Bon pour finir, c’est pas un mauvais film, mais c’est pas un super film, je vais pas l’acheter en DVD n’y même le peer2peer-er. Je me suis fait grave chier en le regardant, si je m’étais écouté je me serai barré avant la fin. Mais maintenant avec le recul, je me dis que c’est un film sur la mort et la déchéance de l’être, pour un alcoolique c’est une belle mort bien que douloureuse et sans aucune dignité mais il y a pas vraiment de dignité dans l’alcool.

Je goûterai bien le Mastropol moi. Tiens question pour ceux qui auront tout lu comment s’appelle les habitants de Putenges ?

Les chroniques de Narnia

Les chroniques de Narnia est un film léger d’Heroic Fantasy, à l'univers rempli de créatures mythologiques et d’animaux doués de parole et de charisme sans égal, un monde peuplé exclusivement de bêtes étranges à poils, à cornes ou à sabots.
Seulement voilà une petite teigneuse de Londres, en exile avec sa sœur et ses deux frères dans la campagne anglaise suite à de sombres attaques nocturnes à coups de bombes, trouve une vielle armoire remplie de manteaux de fourrures, et s’y cache tout au fond. Le petit souci c’est qu’il n’y a pas de fond et que la petite tombe comme une Alice dans une forêt recouverte d’un manteau neigeux vieux de cent ans. Là elle rencontre Mr Tumnus, un faune

(soit une sorte de méga mix entre un homme très poilu et un cerf, bipède, torse nu malgré l’hiver et jouant d’un flûte à deux manches au son très doux) Il essai de kidnapper la petite en l’hypnotisant pour la livrer à la White witch, reine autoproclamée de ce vaste monde qu’est Narnia, interprétée par la sublime blonde aux yeux noirs qu’est Tilda Swinton

Alors bon comme toute histoire d’Heroic Fantasyil y a le pouvoir généralement les méchant, et l’opposition armée les gentils, minoritaire mais chez qui les spectateurs se doivent de se retrouver. Ils faut être chez les gentils parce que les méchants son méchants, même si l’on recontre parfois des fan de l’empereur de Star Wars ou bien des followers de Sauron, il est rare de s’apparenter au coté obscure. Alors que là bah même si le Lion, Aslan, Grand commander du groupuscule d’opposition, Grand Sage de la lutte armée et maître en magie +10 à un charisme énorme due à la voix de Liam Neeson et la présence de son second, un centaure sans aucun texte, mais a la classe inégalable, et ben j’ai tendance a préférer la Sorcière Blanche, pour son armée de loups et d’ours polaires, de géants, de trolls et autres créatures démoniaques.
Peut être et sûrement parce que les quatre mioches sont insipides, que deux castors ça fait pas une armée et puis faut pas déconner mais un ours polaire contre une marmotte ben le résultats n’est pas joli, pour ceux qui n’imaginent pas bien ça fait un peu une sorte de tache gluante rouge qui chlingue avec des poils bruns. Et puis the White Witch à un super bâton magique qui transforme en Pierre toute personne n’approuvant pas ses décisions c’est la classe!

Pour en revenir sur l’image qui m’a marqué c’est ce faune au début qui avait tout l’air de ressembler à un satyre genre Pan qui sors une flûte et se met à endormir la gamine, je me suis dit ah bah voilà finalement les satyres restent des êtres qui cherchent à partouzer avec des petites filles, et puis je me suis souvenu qu’au début il y avait écrit Disney.

Trois enterrements

Wouaw trop bien ! Commencer un article comme ça c’est très suicidaire car il est difficile de rebondir mais comment exprimer ma joie à la sortie de la salle obscure autrement que cette phrase emplie d’onomatopées ou par un sourire (ce qui est très littéraire tout autant que radiophonique)


Bon alors l'histoire sans trop en dire parce qu'il faut aller le voir et dépêchez vous parce qu'il est sorti avant les vacances.

Un corps est découvert à moitié enseveli dans le désert du Texas par la Migra (Border Patrol). Ce corps est celui de Melquiades, jeune immigré clandestin, gardien de chèvres, employé par le dernier humaniste du Texas : Pete Perkins (Tommy Lee Jones méconnaissable et surtout avec un accent incroyable, c'est simple je comprends mieux quand il parle espagnol qu'anglais, alors que j'ai jamais fait d'espagnol !!). L'enquête judiciaire est pour le moins inexistante ce qui va pousser Pete à découvrir lui même le meurtrier, et lui faire payer le prix de son action, et par la même occasion lui inculquer la plus belle des leçons celle du respect de l'humain.



Melquiades avait fait promettre à son ami Pete de le faire enterrer dans son hameau natal de l'autre côté de la frontière. Mission que Pete rempliera au nom de son amitié pour Mel.

C'est donc l'histoire d'un voyage entre un cow-boy (un vrai) et un yankee zélé de l'Ohio fraîchement arrivé dans les effectifs de la police des frontières. Ce film est une initiation à la valeur de la vie. La narration décousue inter-mêle présent et flash-back. Et surtout le scénario est d'une solidité, Guillermo Arriaga, a ici écrit une histoire où se mélange la vie de la plupart des protagonistes. Rachel, la serveuse du bouiboui du coin, mariée à Bob depuis.. (pff bob ne se souviens plus très bien douze ans peut être plus), est la maîtresse du Shérif Belmont chargé de l'enquête, ainsi que de Pete (bref une attitude qui lui permettrait d'obtenir le titre tant convoité de la pute du village).

Des situations qui permettent d'obtenir des répliques que je qualifierai de tarantinesques, comme celle ci :
(Note : Le shérif Belmont a des soucis d'érection)
Rachel : C'est pas grave ça arrive. C'est arrivé à Bob.
Belmont : not to me.
Rachel : Bob said that
Rachel : tu pourrais prendre du Viagra
Belmont : Jamais, plutôt allez sucer des routiers
Rachel :Bob said that too.


(je me souviens plus de tout le texte en anglais alors je vous ai mis un mix up)
Plus tard lors d'un autre rendez vous de 5 à 7.

Belmont : …and you don't know where is Pete ?
Rachel : Why should I know ?
Belmont: You fuck him
Rachel: Yeah but we don't talk much.


Barry Pepper qui interprète Mike Norton est génial, il a plein de scènes terribles, comme celle où il prends sa femme en levrette sur l'évier ça dure 10 secondes (pénétration, grimace et éjaculation). Les gimmicks qu'il tire son trop bien et sa femme qui bronche pas (January Jones) les coudes sur le rebord, le visage posé dans la main continue de regarder son soap tranquillou.



Bon j'arrête j'en dit pas plus parce que je vais spoiler et c'est pas bien.
Allez-y c'est mon film préféré depuis le début du mois (même si le mois n'est pas fini, il fera parti du top 5 de 2006)

Wax Tailor - Tales of the Forgotten Melodies

Voici ma dernière découverte de l’année achevée: Wax Tailor. Ce nom me disait quelque chose, un je ne sais quoi de déjà entendu. Peut-être sur Nova, peut-être ailleurs.. Mais c’est surtout le bouche à oreille qui m’a permis de découvrir cet artiste.

Now come back from 10. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4rrr..What's come after 4? Twooooooo..Relax and take a good time.


Tales of the Forgotten Melodies, (sorti en 2005) est un album que je qualifierai de trop bien. Mais je vais détailler un peu. Le premier titre est clairement l'introduction de l'album, Wax Tailor se présente et nous propose de le suivre dans son théâtre musical. Les titres s'enchaînent sans fioritures, ce qui pourrai ressembler à un simple patchwork est en fait une véritable recherche minutieuse de mix, entre phrases de films (Que Sera, j'en parlerai plus tard), de violoncelle, de hip hop, une reprise de Muse, bref un style à part. Tout les titres sont juste géniaux. Que Sera est le morceau qui fait débuter l'ablum, d'ailleurs l'animateur l'annonce : a record of the delightful piece they are going to play this evening.
Tu as déjà du voir le film d'Hitchcock, je me souviens plus du titre, dans lequel un couple se fait kidnapper leur mioche, et à la fin, la maman toute triste, mais stoïque et fière, lors d'une réception, ce met au piano et chante Que sera, que le môme reprend de toutes ces forces du fond du grenier, moment de grande émotion. Bref Wax Tailor, utilise tout au long de son album, son troisième (les deux précédents sont des EP de 2004), plusieurs répliques de films, qui ponctuent parfaitement les morceaux (Hypnosis Theme) Le violoncelle, majestueux, (Marina Quaisse) est effectivement très hypnotique.

Am I free est mon morceau extra-sensoriel de l'album, j'en ai de la chaire de poule tellement l'instrument (j'arrive pas à savoir si c'est une flûte, ou un synthé) est envoûtant. Cette sensation ne mettait pas arrivée depuis Bachelorette de Björk.
Ringing Score est juste super inventif tout comme I don't know.

Our Dance avec la belle voix de Charlotte Savary. it's a story. But that's why am here, to tell you stories. So picture the scene.
Magique.
Pour finir je voudrais te parler de How I feel, la reprise trip hop de Feeling good de Muse. Elle est parfaite, elle redonne une nouvelle dimension à cette chanson que j'ai déjà beaucoup trop écouté.

Culture du sample, des boucles maîtrisées, Planant.

Pour écouter l'album en live vas sur le site www.waxtailor.com

At the count of three you'll awaken and remember nothing. You'll have no memories of this trans feelings. None. You'll not be upset by them. One, you are coming out. Two, you are nearly conscious. Three.

Tales of The Forgotten Melodies - Album CD - 2005 - Lab'Oratoire / Under Cover :
1. Behind The Curtain (Openings)
2. Que Sera
3. Ungodly Fruit
4 Between Fellows
5. Hypnosis Theme
6. Damn That Music Made My Day
7. Where My Heart's At
8. Birth of a Struggle
9. Am I Free
10.Ringing Score
11.I Don't Know
12.Our Dance
13.Stay Tuned
14.Walk The Line
15.A Woman's Voice
16.Don't You Remember
17.How I Feel
18.Behind The Disguise (Closing)

Petit warning: trop de Que sera tue le Que sera! (Merci Ondine)